RIF, DE PIERRE ET DE CRIS
Octobre 2016 : un vendeur de poisson d'Al-Hoceima au nord du Maroc est tué alors qu'il tente de récupérer sa marchandise, jetée au camion-benne par des policiers.
S'ensuit alors une vague de protestations quotidiennes. Les habitants se sentent mis au ban de la société marocaine, loin de la santé, de l'éducation et des décisions politiques importantes.
Mais le gouvernement réagit par la force à ce mouvement populaire.
En mai, le leader de la contestation Nasser Zefzafi est arrêté à son domicile par les autorités, après avoir interrompu le prêche d'un imam pour dénoncer la situation. Les manifestations s'intensifient, les arrestations également.
Des dizaines d'arrestations sont menées au petit matin, les têtes du mouvement sont incarcérées à Oukacha, près de Casablanca.
Région historiquement rebelle, le Rif en colère s'organise. Tout le mois de juin, la police quadrille la ville, empêchant les rassemblements spontanés. Le "Hirak" -littéralement "mouvement'- réclame trois choses pour Al-Hoceima et sa région : un hôpital, une université et du travail.
Le 20 juillet, à l'appel des principaux leaders depuis leurs maisons d'arrêt, une grande marche a lieu au centre ville. Les forces anti-émeutes répliquent.
Si le Roi Mohammed VI a donné sa grâce à plusieurs des détenus, les meneurs restent eux derrière les barreaux.
Ces images racontent Al-Hoceima et une partie du Rif actuel, ses problématiques et la tension qui y règne, entre la pierre qui cercle la ville et les cris qui montent de ses rues.
En novembre, Al-Hoceima se mobilise après la mort de Mohcine Fikri
Ce chauffeur de taxi, également trafiquant d'espadon, vient alors de mourir dans des circonstances floues
Ali, le père de Mohcine Fikri, devant le pas de sa porte à Imzouren
Dans le port, tout le monde connaissait Mohcine
Le 4 novembre 2016, une foule dense envahit la place centrale d'Al-Hoceima
Habitants, hommes, femmes, enfants, participent à la marche
Sur les réseaux sociaux, la manifestation est retransmise en direct
A Barrio Roman, quartier pauvre de la ville, la petite Khawla dans les bras de son père
En juin, les manifestations s'intensifient avec l'arrestation de plus d'une centaine de contestataires
Pour manifester, les habitants sont obligés de contourner les barrages de la police
Des affrontements éclatent, que la police disperse à l'aide de gaz
En juin à Imzouren, près d'Al-Hoceima, les manifestations restent pacifiques
Devant le chantier de l'hôpital inachevé, les jeunes organisent leur mobilisation
Chaque semaine, les familles des détenus font 12H de bus pour 10 minutes de visite
Le 20 juillet, à l'appel des leaders, la rue est prise d'assaut par les manifestants